2 - Cinq points à vérifier dans un contrat de création ou refonte de site internet
S'il n'y a pas de règle universelle, certains points sont toutefois importants à vérifier.
Un point élémentaire et qui ne sera pas dans la liste : les objectifs. Avant même de démarrer la consultation pour un prestataire, vous devez vous fixer des objectifs et les transmettre aux prestataires consultés. Des objectifs d'éco-conception ou de SEO ne seront pas incompatibles, mais ils doivent être connus en amont.
A - La propriété du code
Ce n'est pas acquis. Au contraire, le postulat de départ est que le code source appartient à la personne qui développe un programme ou à l'entreprise pour laquelle le développeur travaille.
La plupart du temps, vous ne serez pas propriétaire du code, à moins qu'une mention contraire l'indique. Parfois des licences seront accordées, qui rendra disponible l'utilisation; mais l'entreprise restera propriétaire.
Dans le cas de l'Open Source, il est possible de faire une cession non-exclusive du code - on ne peut pas céder l'exclusivité d'un code Open Source. Mais là encore, le socle, les ajouts et développements spécifiques que vous demanderiez mériteront des précisions dans le contrat quant à la propriété finale de la plateforme.
A titre informatif, l'Open Source est sous licence (GPL2, GPL3, MPL2.0, APSL...) et ces licences cadrent les possibilités d'utilisation. Dans la plupart des cas, cela va concerner la création de forks, la publication de crédits, les brevets afférents... Logiquement, si vous apprenez l'existence des licences Open Source, c'est sans doute que cela n'a pas beaucoup d'intérêt par rapport à votre utilisation de ces plateformes.
Concernant les prestations avec un leaser, il est bon de savoir que vous n'êtes pas propriétaire tant que le site n'a pas été intégralement payé. Assez logique. Mais ce n'est pas parce que vous avez fini de payer les mensualités que vous êtes propriétaires du code à la fin.
B - La technologie utilisée
En droite ligne avec la question du code source, les langages, frameworks, CMS, modules utilisés.
Tout ce qui peut permettre de comprendre la conception technique de votre future plateforme.
Par exemple, Drupal sera recommandé si vous avez des besoins en gestion de contenu complexe, mais sera plus long à mettre en oeuvre.
Ne vous laissez surtout pas emmener vers des termes flous ou non définis; "notre propre système breveté" ou "nous avons développé nos propres technologies optimisées" est un exemple de terme nécessitant des précisions.
Les langages informatiques n'appartiennent pas à une entreprise (hum, bon, si certains, coucou Microsoft, Google, Apple, Mozilla... Mais pas une agence) donc il est légitime de demander des précisions sur la technologie qui sera mise en œuvre, quel que soit son habillage.
De même, il n'est pas illogique de faire préciser la liste des modules et surcouches qui seront utilisées éventuellement.
Exemple WordPress, faire préciser la non-utilisation d'un site builder ou au contraire faire préciser celui qui sera utilisé est pertinent.
C - La propriété du nom de domaine
Autre point important et sur lequel il ne faut pas faire de compromis : la propriété du nom de domaine. Être propriétaire de votre nom de domaine vous est utile, mais cela n'est sans doute utile à personne d'autre, c'est vrai.
Mais c'est un moyen de pression et un biais de dépendance important.
Chez la plupart des registrar, il existe des types de contacts "techniques", qui permettent à un propriétaire de nom de domaine de déléguer uniquement cette partie à son technicien de référence.
Par exemple, pour le nom de domaine www.les-vikings.fr , nous sommes "contact propriétaire" et "contact technique." Chez la plupart de nos clients, nous ne sommes que "contact technique", et jamais propriétaire.
Ainsi, si un client décide de changer de prestataire technique, il n'a pas besoin de nous demander : le propriétaire a l'ascendant sur les droits du contact technique.
D - Ce qui acte la fin du projet
Définir avec votre futur prestataire la liste des choses à faire est logique. Vous avez une liste de demandes, cela devient un devis, OK.
Mais il existe dans de nombreux contrats et CGV des clauses qui actent ipso facto la fin du travail du développeur.
De ma longue et vénérable vie dans le numérique, j'ai vu plusieurs fois passer / être évoquées des clauses type "lorsque le client rentre le contenu sur le site, cela acte la fin de la prestation."
Ce n'est pas forcément idiot, si l'objectif est de mettre en place un site internet administrable, lorsque le client l'administre en autonomie et ajoute des contenus, cela démontre bien que l'objectif est atteint.
Ce peut être également l'atteinte d'un objectif quantifié, par exemple un temps de chargement inférieur à une seconde sur la page d'accueil ou un score d'accessibilité supérieur à 80/100.
La plupart du temps, ce sera la mise en production (= mise en ligne) du site.
Ce que je peux recommander, c'est un "PV de recette." Un document, simple, qui indique que le travail est terminé ou, s'il ne l'est pas, quelles sont les réserves. Il est souvent fastidieux de lister les éléments d'un devis pour s'assurer que chacun est respecté; surtout sur des projets de plusieurs mois où le rendu peut avoir fluctué - sur demande du client bien souvent. Le PV de recette permet de simplifier cette démarche de finalisation.
E - La garantie
Votre site est livré, impeccable, tout roule. Mais vous vous rendez compte que dans le récapitulatif panier, les produits complémentaires proposés ne remontent pas selon les modalités prévues.
La plupart du temps, les contrats proposeront des garanties type "parfait achèvement" pour revenir corriger sans frais des divergences entre ce qui était convenu et ce qui est livré. Parfois même, lors d'objectifs de temps de chargement en production, cela ne peut se tester qu'après la mise en ligne donc nécessairement être ajusté après la livraison.
Il y a ce qui est couvert et il y a une question de durée. Pour nous, c'est trois mois par exemple.
Important de vérifier les clauses de levées de la garantie. Déjà vu, des garanties peuvent "sauter" dès le moment où un client change le contenu de son site. Je considère cela comme fâcheux.